j’ai un peu honte aujourd’hui mais…à 52 ans, j’ai cru pendant 29 ans que Booder était dans la pub orangina rouge !
Nous sommes le 24 avril 2025, et à 52 ans, je viens de vivre une révélation qui m’a fait vaciller comme un vieux chêne dans la tempête.
Pendant 29 ans, j’ai cru, avec une conviction digne d’un moine, que l’humoriste Booder était le visage derrière la pub légendaire d’Orangina Rouge.
Tu te souviens de cette campagne de 1996, où un type déguisé en bouteille, une tronçonneuse à la main, terrorise une famille en hurlant « Mais pourquoi est-il si méchant ? Parce que ! » ?
Eh bien, je me suis planté. Et pas qu’un peu.
Une illusion née dans les années 90
Revenons en 1996. J’avais 23 ans, l’âge où on pense tout savoir, où on regarde la télé avec un mélange d’arrogance et de curiosité.
Ce soir-là, sur l’écran, un colosse déboule, déguisé en bouteille d’Orangina Rouge, un monstre de soda armé d’une tronçonneuse, prêt à tout découper sur son passage.
La pub, signée par l’agence Young & Rubicam, était un chef-d’œuvre d’absurde : une famille dans un Combi VW, un décor rétro, et ce personnage qui incarne la méchanceté pure.
Le slogan m’a marqué à vie, comme un refrain qu’on n’oublie jamais.
Des années plus tard, quand j’ai découvert Booder, cet humoriste au physique si particulier, j’ai fait un lien dans ma tête.
Pour moi, c’était lui. Le visage expressif, cette énergie un peu folle… Tout semblait coller.
À 52 ans aujourd’hui, je réalise que j’ai passé presque trois décennies à me tromper. Et je te jure, ça fait un choc.
La vérité derrière la bouteille
Je t’invite à analyser ensemble les faits.
Le vrai visage derrière cette bouteille déchaînée, c’est Maurice Lamy, un acteur français né en 1963.
Maurice Lamy, avec son allure de baroudeur, a été choisi pour incarner ce personnage hors normes. Dans une interview accordée à Konbini, il racontait avoir été casté pour son look unique et son visage qui raconte des histoires rien qu’en le regardant. Et il a assuré.
La pub est devenue culte, un morceau de pop culture française qui a marqué toute une génération, moi inclus.
Mais alors, pourquoi ai-je pensé à Booder ?
Booder, de son vrai nom Mohammed Benyamna, est un humoriste franco-marocain né en 1978.
En 1996, il n’avait que 18 ans, et il était encore loin des projecteurs. À l’époque, il n’était qu’un jeune inconnu, tandis que Maurice Lamy, déjà acteur expérimenté, faisait trembler les écrans.
Pourtant, la ressemblance physique entre les deux m’a trompé. Et je ne suis pas le seul : sur les forums et dans les discussions en ligne, nombreux sont ceux qui ont cru voir Booder dans cette pub Orangina Rouge.
Une illusion collective, alimentée par des souvenirs flous et un casting malin.
Un ovni publicitaire qui a marqué son époque
Évaluons ensemble l’impact de cette campagne.
En 1996, Orangina voulait séduire les ados avec un ton audacieux, loin des publicités sages de l’époque.
Le spot, réalisé par Johan Camitz, jouait sur une parodie de film d’horreur : une famille innocente attaquée par un homme-bouteille déjanté.
Orangina Rouge, avec son goût corsé d’orange sanguine et de guarana, se présentait comme le « petit frère méchant » de la boisson classique.
Le slogan a fait le reste, repris dans toutes les cours d’école.
Cette campagne a même été récompensée par le Palmarès Ipsos de la Publicité en 1997, preuve de son succès phénoménal.
Orangina a toujours aimé jouer avec les codes.
Depuis les années 70, avec son « secouez-moi », la marque cultive un humour provocateur. Mais avec Orangina Rouge, elle a frappé fort, créant un personnage qui incarnait parfaitement cette boisson audacieuse.
Maurice Lamy, dans ce rôle, a donné vie à un anti-héros qu’on adore détester, un symbole d’une époque où la pub osait tout.
Ma désillusion à 52 ans
À 52 ans, découvrir que ce n’était pas Booder m’a fait l’effet d’un coup de massue.
Pendant 29 ans, j’ai raconté cette histoire à tout le monde.
Tu te rends compte, Booder, dans une pub où il joue un fou avec une tronçonneuse !
Mes amis hochaient la tête, parfois sceptiques, mais moi, j’étais sûr de moi.
Et puis, un jour, la vérité m’a rattrapé. J’ai eu l’impression de perdre un bout de mon passé, comme si on m’avait volé un souvenir d’enfance.
Mais je ne me suis pas laissé abattre.
J’ai décidé de creuser, de comprendre pourquoi je m’étais trompé. En fouillant, j’ai appris que Maurice Lamy a eu une carrière bien remplie après cette pub.
Il a joué dans des films comme Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, et même dans la série Hero Corp de Simon Astier, où il incarnait Captain Cold.
Un acteur talentueux, bien loin de l’image de la bouteille sanguinaire qu’il a laissée dans nos mémoires.
Le retour d’orangina rouge, 20 ans après
En 2019, Orangina Rouge a fait son grand retour après 20 ans d’absence.
La marque a joué la carte de la nostalgie avec un mockumentaire intitulé La révélation du Parskeuuu, réalisé par l’agence Marcel.
Dans ce film de 4 minutes, Maurice Lamy revient sous les traits d’un gourou de la méchanceté, expliquant comment il a inspiré les haters d’internet. Une campagne intelligente qui montre à quel point ce personnage reste gravé dans nos esprits, même des décennies plus tard.
Ce retour m’a fait réfléchir.
À 52 ans, je me rends compte que les souvenirs qu’on chérit ne sont pas toujours fidèles à la réalité. J’ai peut-être confondu Booder et Maurice Lamy, mais l’émotion que cette pub m’a procurée, elle, est bien réelle.
Elle m’a fait rire, frissonner, et m’a donné envie de goûter cette fameuse Orangina Rouge – même si, entre nous, le goût n’était pas si mémorable que ça.
Et toi, quelles sont tes illusions de jeunesse ?
Je te propose de faire un pas en arrière et de réfléchir à tes propres souvenirs.
À 52 ans, j’ai appris à rire de mes erreurs, à accepter que ma mémoire m’ait joué un tour.
Mais toi, quelles sont les illusions que tu as portées pendant des années ? On a tous des anecdotes qu’on enjolive avec le temps, des certitudes qui s’effritent quand la vérité éclate.
Moi, j’ai passé 29 ans à voir Booder là où il n’était pas. Une sorte d’effet Mandela !
Et toi, quelles sont tes méprises ?
Pour l’instant, je vais me poser avec une Orangina – la classique, pas la rouge – et repenser à cette pub qui m’a tant marqué.
Maurice Lamy, merci pour ce moment de télévision. Booder, désolé pour la confusion.
À 52 ans, je me rends compte qu’on n’est jamais trop vieux pour apprendre, ni pour rire de soi-même.